Dossier Produits Frais : #Amazon Fresh appelé à se développer? Mais comment un libraire en ligne peut il être crédible pour vendre des pommes, des poires, et des ... ???

Publié le par le-furet-du-retail

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Le prix du dernier mètre sera celui qui arbitrera la bataille entre ''e-retailers de détail'' et le ''commerce physique de détail''. Et à ce titre, l’entêtement de Amazon à continuer à livrer poireaux poulets et donnuts via sa filiale Amazon Fresh sur Seattle est signifiante et extrêmement intéressante. Pourquoi ce leader du e-commerce voué à un succès ‘’global’’ certain, investit il autant à perte dans le ‘’local’’, et la catégorie la plus ‘’improbable’’ pour un succès économique en ligne : les produits frais de consommation quotidienne, dernier bastion préservé du commerce physique ... le brick & mortar.

D’abord jusqu’alors l’alimentaire et notamment le ‘’frais’’ (fruits légumes, viandes œufs, plats préparés …) à été ‘’épargné’’ par la vente en ligne. Quelques pure player comme Freshdirect à NY que nous verrons plus loin, ont réussi. Mais au prix d’un modèle très strict, d’un business au fil du rasoir, et d’une réactivité concurrentielle et logistique très couteuse. Mais les clients e-shopper ''fresh products'' sont là.

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Un soin tout particulier dans la mise en avant des produits mais également des modes de conditionnements pour préserver la fraîcheur... sous bacs ou carton d'expédition..et rassurer.

Et l’équation à résoudre pour livrer en moins de ‘’24 hours delivery’’ cette catégorie de produits n’est pas simple à réaliser et à amortir, les marges de ce secteur ultra concurrentiel ne le permettent pas. Et on ne livre (et ne stocke) pas une banane comme une côte de boeuf.....

Enfin être bon dans le dernier mètre et dans la confiance (mais ça Amazon sait faire) …. est LE critère essentiel dans la proximité ‘’commerçante’’. Mais Amazon persiste, signe, ré-investit, un challenge personnel de Jeff Bezos, et Amazon l’avoue un ‘’LAB Agile ’’ . S’ils réussissent ce défi et trouvent les clés… le monde du commerce de détails s’ouvrira à eux. Son defi ultime : livrer 1 kg bananes, le dernier Goncourt et une PS3 … en moins de 12 heures.. dans le même colis.

Je me suis livré à cette analyse au travers d’un article paru dans le Seattletime (26 01 13), identifié par un twittos référent du retail et à ''follower"" , Denis Schelcher PDG Système U Est (merci Denis ;). Le sujet est passionnnant aussi je me suis lancé pour mieux comprendre et partager avec vous.... ce que je vous livre ici. J'ai décidé d'en faire un vrai sujet un dossier, le mot de post serait abusif pour ce que je vous propose d'étudier et partager avec vous.

Car après cinq ans, l’expérience locale de Amazon pour vendre des produits d’épicerie reste limitée.. mais des signes laissent entrevoir que l’expérience devrait être perpétuée voir développée…. Quelques mesures du géant du web prises récemment pourraient signifier qu’il souhaite aller plus loin.

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Seattle, ville du siège social d’Amazon ou Amazon livre en douze heures poireaux, bananes et pommes golden.

 Depuis 5 ans le libraire génial Jeff Bezos, devenu leader mondial du e-commerce, teste la proximité et la fraîcheur avec le service Amazon Fresh … les produits frais restant les parents pauvres du e-commerce, et seule parcelle de liberté restant aux commerçants locaux et des marchés de quartiers (peu pratiqués aux Etats Unis). Mais pourquoi Amazon s’entête-il à continuer alors que ses ambitions sont autres, et qu’il va bien falloir un jour définir une limite ou géographique ou catégorielle sur les univers distribués par Amazon… « Eh Jeff tu ne vas pas pouvoir tout prendre… ? »

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tous les codes du commerce de proximité sont là...

Une journaliste du seattletimes Amy Martinez s’est donc penchée sur le sujet et analyse ce phénomène dans lequel Amazon vient encore d’investir … preuve qu’ils ne lâchent pas cette activité. Et c’est en observant les habitudes de clients locaux de Amazon Fresh que l’on comprend que le challenge est compliqué, mais passionnant : au coeur du sujet, le web gagnera t’il la bataille du dernier mètre pour supplanter définitivement le commerce physique ???

Ann Lancaster, habitante de West Seattle, est une adepte du site. Pourquoi ? «  je ne suis pas une fan des places de parking, et je n’aime pas perdre du temps pour faire mes courses. Alors c’est parfait ». Et quand il s'agit de produits d'épicerie, Ann Lancaster préfère les commander en ligne plutôt que de courir dans un supermarché local. D’ailleurs c’est une adepte du commerce en ligne, pour la commodité, pour le prix, faisant d’elle une adepte particulière de ce service si particulier d’Amazon. C’est donc une fois par semaine, qu’Ann visite le site Web Amazon Fresh pour réapprovisionner son garde-manger, et elle achète tout, du céleri biologique des lanières de poulet sur papier absorbant et les craquelins Keebler.

Prendre livraison de sa commande est aussi facile que d’ouvrir la porte de sa maison … l’épicerie online livre le jour même .. dans des bacs en plastique.

Alors qualité, crédibilité, rapidité … comment ça marche ????

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Amazon Fresh : d’abord résoudre le problème fiscal. 

 Se résoudre à payer la taxe de vente … équivalent de notre TVA, payée par les commerçants de détail mais pas par les e-retailer pure players….

2007, c’est l’année de création de ce service de proximité d’Amazon. Assortit de sa propre flotte de camions, centré sur un entrepôt réfrigéré aux portes de la ville, Amazon Fresh livre sur environ 80 codes postaux. Cela reste une expérience locale déjà parce-que le problème pour un déploiement éventuel est avant tout fiscal. Tant qu’Amazon ne payait pas de taxes locales en tant que pure player du net, il lui était difficile de négocier des emplacements locaux avec les états, pour venir concurrencer des commerçant locaux.

Alors que ses mêmes commerçants locaux payaient cette taxe, subissait la contrainte d’être collecteur, même s’ils se mettaient à vendre en ligne. Une aberration du système fiscal Américain. (NB : En vertu d'une décision de la Cour suprême américaine de 1992, les détaillants Internet ne peuvent être contraints de percevoir la taxe de vente d'un Etat à moins d'avoir une présence physique locale)


Donc pour pouvoir s’implanter localement … il faut re-négocier avec les états. ‘’Je paie la taxe de Vente … et vous me laissez m’implanter en proximité urbaine !’’.

En effet, en 2011, constatant que cet avantage fiscal – qui permet à Amazon de tenir des prix sans concurrence et pour cause (pas de pas de porte et pas de taxes de vente) Amazon s’est mis à négocier avec les états ( quitte à payer rétroactivement ) pour pouvoir s’étendre en implantant des entrepôt localement. Ce n’est donc pas l’état Américain qui a gagné, mais bel et bien Amazon qui l’a fait par intérêt, créant ainsi une jurisprudence qui change la donne, mais dont Amazon a calculer l’enjeu. S’acheter une paix fiscale et enfin pouvoir se déployer en proximité de ville … notamment New york et Los Angeles. Et la porte est enfin ouverte pour la bagarre du dernier mètre pour Amazon en général ... mais également pour Amazon Fresh.

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Mais pourquoi insister pour vendre des légumes alors que l’on est libraire ????? Nous allons le voir plus loin.. Jeff ne lâche rien !

Car même si un réseau de distribution Amazon ‘’élargi’’ peut poser les bases d’un vrai service de vente en ligne et de livraison de produits frais sur le plan national … il reste à savoir si ses camions vert citron Amazon peuvent assurer et être rentables… Les analystes disent qu’Amazon n'a pas encore de solutions sur la meilleur manière de fournir des produits alimentaires de grande consommation à des prix qui lui permettent à la fois d’être concurrentiel et profitable… Qui plus est, disent les analystes, Amazon devra convaincre des clients plutôt craintifs à l’idée d’acheter des denrées périssables sans les avoir vus et touchés. Et le prix de recrutement du foyer à convaincre n’est pas encore abordé … bonjour le modèle économique…


"Un Service cher" et du ‘’bricolage’’ pour le leader mondial … pouvez vous m’expliquer Mr Amazon ?

Amazon à publiquement ordonnée à ses cadres de ne pas se prononcer ni de répondre à des interviews sur Amazon Fresh. Jeff Bezos CEO Amazon, a déclaré aux actionnaires en 2011, qu’Amazon "bricolait" avec le modèle économique mais que la solution n’était pas trouvée. "Il s'agit d'un service coûteux à fournir’’ a déclaré Jeff Bezos."Nous aimons l'idée de ce concept, mais nous mettons la barre très haute sur le plan des attentes économiques pour l'entreprise." Pendant des années, Amazon à expédiés livres et autres produits à partir d'un réseau de distribution et d’entrepôts concentrées dans un petit nombre d'États. En plus en ne payant pas les taxes, Amazon à put offrir ses services à l’intégralité de la population américaine en les recrutant via son site internet.

 En revanche, la prestation de services ''épicerie'' d'Amazon ne bénéficie donc plus d’aucun avantage fiscal sur les supermarchés locaux. La nature périssable de l’offre l'oblige à avoir un centre de distribution et des camions de proximité et spécialisés dans tous les marchés du frais - une équation difficile, étant donné les marges très réduites de l'industrie alimentaire et la férocité de la concurrence.

« Le gain de PDM de marché n’est pas tarifé… ce qui est généralement le cas des autres marchés abordés par Amazon… donc ils tatonnent » à déclaré Sucharita Mulpuru, un analyste du commerce électronique chez Forrester Research. 

« Le fait qu'ils aient été si lents à le développer en dehors de Seattle est un signe de de la difficulté de trouver le modèle économique ». Car en effet les concurrents sur le Frais ne le font pas en ‘’pure player’’, et dispose d’une offre plus large de ‘’grocery’’, ce qui n’est pas le cas de Amazon Fresh. Le modèle économique du leader repose sur un assortiment réduit … mais ne pourra marcher qu’avec un assortiment large comme ses concurrents ‘’brick and mortar’’ convertis au service de livraison à domicile.. Complexe !

Quelques exemples : Safeway mais dont le frais ne représente qu’une petite partie de son business… Albertsons qui s’était doté d’un service de livraison mais l’a arrêté en 2009 faute de modèle économique.

Costco Wholesale basé à Issaquah connait une croissance rapide en vente en ligne hors alimentaire… mais a exclu la livraison à domicile de produits frais car trop coûteux. « Nous avons examiné le modèle de livraison à domicile, et nous ne pensons pas qu'il fonctionne. Pas avec les faibles marges que nous avons », a déclaré le vice-président principal de Costco Joel Benoliel.

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Concernant Amazon Fresh, il a ajouté, "c’est un casse-tête pour moi  je ne comprends toujours pas la façon dont ils vont pouvoir faire de l'argent dans cette entreprise …" . Une question d’image, de défis et de perséverance de son Boss Jeff Bezos… qui y croit et surtout à ses potentiels, s’il résout l’équation.

 

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Dans le frais, le profit est un défi : les pionniers l’ont compris … pas Amazon qui continue à chercher le graal.


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on en mangerait.. un peu calibrées les carottes, à l'américaine mais cela donne confiance... 

C’est pas nouveau. Même aux états unis, les épiciers en ligne n’ont jamais connu le profit et put construire un modèle économique durable. Le meilleur exemple est HomeGrocer de Kirkland qui fut l’un des pionniers ''Grocery'' du Web, passé à 2.400 employés dans ses entrepôts américains avant d'être vendu à la société Webvan pour 1,2 milliards de dollars en 2000.

Webvan a fini par faire faillite…Quand bien même, Amazon a racheté le nom de domaine pour vendre des ‘’produits alimentaires non périssables’’. Doug Herrington, qui a travaillé à Webvan de 1998 à 2001, est maintenant … vice-président d'Amazon ‘’consommables’’.

Amazon c'était également rapproché de l'ancien PDG Terry Drayton en 2006 pour diriger Amazon Fresh, mais celui-ci à décliné après une longue négociation. « Je les ai vus se diriger vers une offre identique à Webvan alors que je savais que cela était voué à l’échec. Pourquoi : Webvan et Amazon Fresh sont considérés  comme des services de livraison qui se sont mis à vendre de l’épicerie… et non pas comme  de véritables épiciers qui se sont mis à vendre ne ligne comme HomeGrocer ... ou les commerçants locaux».  Une question de légitimité et de confiance sans doute. 

« Les clients sont intelligents et peuvent faire la différence, ce qui explique pourquoi Amazon Fresh n’est pas couronné de succès. » ajoute t'il. L'avenir dira s'il avait raison ou si c'est Jeff.

 

La référence US de la livraison de produits frais ? FRESH DIRECT à NY… le bon modèle ‘’livraison 24/7 ’’ mais urbain et bio, donc de niche.

Terry Drayton note que seul Freshdirect New York (http://www.freshdirect.com) qui s’est spécialisé exclusivement et avec succès dans les produits biologiques et les aliments préparés, est une réussite exceptionnelle. Mais cela est dut en grande partie parce que Freshdirect s'adresse à des familles aisées occupés, avec une très haute qualité de fruits et légumes.

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face book, twitter toujours au centre de la relation clients des détaillants américains, on et off.

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‘’Seattle Spotlight’’ : s'appuyer sur les producteurs locaux pour la crédibilité et l’étoffement de l’offre. Futur ''Market place'' du frais ?


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AmazonFresh a introduit en 2012 une nouvelle offre appelée ‘’Seattle Spotlight’’ s’inspirant de Freshdirect. Il s’agit d’offrir à la vente via le site Amazon Fresh, (mais également ceux des partenaires renvoyant sur Amazon Fresh) des repas prêt-à-cuisiner ainsi que des produits alimentaires typiques et locaux.

 

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Par exemple des produits issus des producteurs vendant sur le mythique Pike Place Fish Market : un immense marché de Seattle crée en 1905… un immense quartier constitué de 9 blocs d’immeubles accueillant les producteurs ‘’traditionnels’’ et locaux, couvrant plus de 9 hectare de stands et boutiques typiques, attirant plus de 10 000 000 de visiteurs par an... http://pikeplacemarket.org/


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Autre partenaire : Top Pot Doughnuts un producteur de Donuts à découvrir sur le Furet et … Amazon Fresh. Hmmmm ça donne envie http://www.toppotdoughnuts.com/

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Enfin Tiny’s Organics. Incroyable site de fraicheur de fruits et de légumes locaux, avec une offre parfaitement adaptée au budget et à la taille des foyers : Tiny pour les célibataires, Large pour couple, Regular pour les familles avec enfants…

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http://tinysorganic.com/CSAProgram.html

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Bref un maillage de partenaires locaux ce qui semblerait dire qu’ Amazon cherche à tester les démultiplications locales pour élargir son offre de produits, ainsi que sa crédibiltié. Une market place de produits locaux... Et ça, les markets place, Amazon sait les faire. Une incroyable alliance rendant l’offre Amazon Fresh terriblement crédible et démultipliée pour les foyers locaux.

 

Chez AMAZON parler de Amazon Fresh est interdit ! Ordre du siège.

On teste, on apprend, on est content de ce que qui fonctionne…

Doug Herrington VP Amazon ‘’consommables’’ et dans un courriel adressé au Times, affirmait que Amazon ne souhaitait pas discuter du sujet ‘’Fresh’’ et de son évolution possible, soulignant seulement que  « Nous sommes ravis de ce que nous avons accompli jusqu'ici et nous avons appris beaucoup de choses sur ce qui fonctionne. » Et vraisemblablement de ce qui ne fonctionne pas… NDLR.

Il a décrit Fresh comme une corvée sans source de plus de 18.000 articles d'épicerie, y compris les ingrédients locaux des " bien-aimés " marchands de Seattle, ainsi que 99.000 produits sur Amazon.com.

Terry Drayton ex CEO de HomeGrocer spécule sur le fait que Fresh est vraiment un ‘’vrai sujet’’ pour Amazon, qui leur permet de tester et d’améliorer - dans des conditions difficiles -  le principe de livraison  le jour même - quelque chose que Amazon offre déjà sur une base limitée dans certaines villes.

« Le plus grand obstacle à la domination totale de Amazon Fresh sur le commerce de détail local est que le shopper perd l’avantage de la livraison le jour même que seul le commerçant local peut lui offrir.  C’est le défi à relever : arriver à livrer le jour même.  » a déclaré Drayton.

Une Pub récente d’un développeur de logiciel à Seattle et citant Amazon Fresh donne peut être un aperçu de là où leader mondial de l'Internet peut vouloir se diriger.

Il citait un cas de figure envisagé : « Vous dites que vous voulez une demi-douzaine de bananes, un pack de Mountain Dew et une Xbox 360 livrés à votre porte entre 8 et 9 AM? Vous dites qu’il est 2 AM en ce moment ?  Nous répondons OK pas de problème. Nous livrons à quelle adresse ? ».

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Les frais de livraison autre nerf de la guerre : « on finit par acheter

n’importe quoi pour y arriver … ! » disent les e-shoppers.

Revenons concrètement sur notre cobaye, Ann Lancaster, notre cyber shoppeuse de West Seattle, qui l'avoue : le point de friction c’est les frais de livraison.

A force de commander pour atteindre le niveau de franchise pour la livraison gratuite d’un minimum de 100$ de commande (sauf pour les clients ‘’big radis’’ l’équivalent de Premium sur le hors food ? ... pour qui le seuil est de 50$, les frais de livraisons étant de 8 à 10 $) les cyber acheteurs américains commencent à se rendre compte qu’ils achètent n’importe quoi ‘’pour compléter’’ et arriver au seuil de gratuité. Un sentiment que j’avais déjà relevé lors de mon précédent post sur l’application des taxes locales par Amazon.

Mais Lancaster dit qu'elle fait la différence avec les achats moins ‘’impulsifs’’ lorsqu’on achète en ligne.

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Les produits frais du commerce de détail : des enjeux financiers énormes pour ceux qui trouveront la formule magique .

De loin, le marché de l'épicerie représente une des plus grandes opportunités de vente en ligne. L’estimation du cabinet d'études IBISWorld indique que le online ne représente qu'environ 2 % des ventes d'aliments emballés des foyers américains chaque année.

Ce cabinet prévoit qu'au cours des 5 prochaines années, les ventes d'épicerie en ligne vont croître à un taux annuel de 9,5 % pour atteindre 9 milliards de dollars aux USA.

En plus les foyers Américains en sortie de crise retournent au travail et vont utiliser les connexions Internet via les mobiles pour acheter lors de leus déplacements. Cela se compare à un taux de croissance anémique de 1,2 % durant le ralentissement économique des 5 dernières années.

 

On achète en ligne par nécessité : enfants, retour au travail, manque de temps, c'est un compromis. On y vient .. on en repart !

Laura Burke maman habitante de Seattle, était fan de HomeGrocer, se tourna vers Amazon Fresh en 2008 pour éviter de perdre son temps au supermarché avec son jeune fils et sa jeune fille.

Elle a trouvé en Fresh un moyen facile de reconstituer les stocks de couches et les petits pots de nourriture pour bébé (non dsitribué par HomeGrocer. NDLR : un vrai vecteur de recrutement… ces catégories volumineux et pondéreux enfants sont dans le top des ventes des Drive en France… et l’on comprend mieux pourquoi Procter & Gamble affirme que Amazon représente 15% de son CA aux USA, CQFD . 

Mais également parce Fresh vend également des articles d'usage courant, elle l'a utilisé aussi pour acheter des cadeaux de dernière minute pour les fêtes d'enfants. LE cumul de Amazon et Amazon Fresh trouve là son modèle futur : le cross catégoriel ?

Malgré cela, elle a quitté Fresh après avoir constaté qu’elle se retrouvait avec plus de produits dans ses listes de courses 2 ans plus tard. « Je suis une acheteuse passionnée de fraises, et je n'ai jamais aimé les fraises. (Allez comprendre pourquoi ??? ) J'achetais seulement des produits type la laitue en sac ou peut-être un concombre - des choses qui ne se détériore pas tout de suite » dit. Laura.

« La praticité (convenience) était un axe majeur de ma vie quand mes enfants étaient bébés. Mais une fois qu'ils sont devenus plus autonomes », dit-elle « la qualité est donc pour moi redevenu un critère essentiel ».

Tamara Barnett, directrice de la stratégie au sein du Groupe Hartman, pense que le process de croisement ON / OFF de l'épicerie sera long - mais ne s'excluent pas mutuellement. 

Sur cette nécessité de gérer la complexité le cross Tamara cite également, une récente conversation qu’elle a eue avec une maman locale qui utilise Fresh pour acheter des produits d'épicerie de base, ce qui lui permet de gagner du temps pour parcourir les magasins à la recherche de fromages spéciaux et autres gâteries.

«La façon dont nous achetons et mangeons est très culturel et habituelle», a dit Barnett. « Cela va prendre un peu de temps pour briser ces habitudes et amener les gens à penser à acheter de l'épicerie en ligne. »


Ce que va devenir Amazon Fresh sur le plan national va dépendre de comment et combien de temps le ‘’patient’’ Amazon est prêt à tenir.

 Doug Herrington VP Amazon ‘’consommables’’  dit que le site reçoit de nombreuses demandes de clients qui souhaitent être servis sur leur zone locale. Certaines de gens provenant de ‘’remarquablement loin".

"Pour le moment" at-il ajouté, "nous nous attachons à fournir le meilleur service que nous pouvons ici, à Seattle."

Les experts disent que Jeff Bezos, grand croyant dans la pensée à long terme, gardera Fresh et investira aussi longtemps que cela montre une certaine promesse.

"Il s'agit d'un service très pratique, mais la cueillette, l'emballage et la livraison des commandes d'épicerie coûte cher", a déclaré l'ancienne vice-présidente de la technologie Nadia Shouraboura, qui a quitté Amazon an dernier pour créer Hointer, un magasin automatisé de vêtements fonctionnant à Seattle University District.

«Tout comme l'habillement, l'épicerie est à la fois vaste et propice à l'innovation, alors je ne serais pas surpris de voir Amazon être très persévérant et patient», dit-elle. « Jeff pense toujours à long terme. »

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Ma conclusion personnelle : Tout ça n'est qu'une question de temps !

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J’ai énormément pris de plaisir à étudier ce dossier et rédigé cet article - même un week end - sur les bases de celui de Amy Martinez du Seattletimes….

Pourquoi.

Parce que même si l’égémonie d’Amazon m’interpelle, voire me choque sur certains points -  moi l’amoureux des ‘’magasins’’ – la stratégie Amazon est devenue dangereuse car déstabilisante pour l’ensemble du commerce mondial et basée aussi sur un essoufflement économique des acteurs de principaux marchés qu’ils attaquent.

Ce n’est pas moi qui le dit c’est Amazon au NRF 13 lorsque que Jeff reçoit le prix du commerce de l’année. « attaquer les leaders locaux par là où ça fait mal, leur modèle économique ».

Mais j’avoue qu’en salivant sur les pommes, les carottes … mises en avant sur Amazon Fresh, la facilité de navigation sur ce site, les commentaires des clients ‘’locaux’’, la présence de Amazon Fresh sur les sites locaux de Grocery traditionnelles, qui sont elle-même passée depuis longtemps à la vente en ligne et qui trouve en Amazon un allié ... pour combien de temps… et un partenaire actif, je suis admiratif de leur expertise dans cette façon de rendre proche et humain un commerce en ligne ''l'Amazon touch''

 

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Et si Jeff réussi ce pari là…. La boucle sera bouclée et la révolution sera totale. Plus qu’une disparition, cela forcera le commerce de détail à se réinventer à faire évoluer leur métier et leur process… en jouant sur le cross canal de proximité. Et peut être revenir aux fondamentaux... Confiance, proximité, convivialité ... et Prix ! mais celui du service et pas du prix pour le prix !

J’y crois vraiment, cela prendra du temps.

Mais la grande distribution à bien été obligée de s’y mettre et au bout de 15 ans commence à sortir le nez de l’eau de la marée e-commerce… aux détaillants de prendre cette leçon et de ne pas douter que leur secteur sera attaqué… par Amazon ou par un autre…

Enfin, ce qui me frappe c’est l’extraordinaire confiance que les clients d’Amazon ont dans cette ‘’marque’’, un label de qualité de produits mais également de relation client.  Et ca cela me ‘’snobbe’’ .

Cela explique pourquoi un petit libraire de Seattle continue à investir à perte pour livrer des carottes : parce-qu’il sait qu’il a la confiance de ses clients et que tout cela n’est qu’une question de temps.

Jeff est patient.


Quelques chiffres : 

Marché américain épicerie en ligne 2012, un coup d'œil

6 milliards de dollars : Ventes totales

1,2% : Taux de croissance annuel, 2007-12

9,5% : Estimation du taux de croissance annuel, 2012-17

496,2 millions de dollars : Total des bénéfices

522,2 millions de dollars : Total des salaires

1620 : Nombre d'entreprises

Source: IBISWorld

 

Amy Martinez: 206-464-2923 or amartinez@seattletimes.com

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